6/9/2024

Guide du parfait gâcheur de temps sur Salesforce

Les bases de la désorganisation et de la non-optimisation sur un projet

C’est une course effrénée, continue, qui touche tous les aspects de notre vie : la gestion du temps. Cet aspect est inhérent à l'existence humaine, que ce soit par la construction de notre société et la mesure constante du temps (cadran solaire, montre, et ce jusqu’aux horloges atomiques d’une précision hors du commun), ou par notre propre mortalité (cet article est promis sans crise existentielle). De la même manière, la vie d’un projet Salesforce est aussi intimement liée au temps.

Puisqu'il est impossible d’échapper au temps qui passe, à moins d’avoir découvert comment délocaliser le projet dans une singularité temporelle près d’un trou noir, il est essentiel de savoir comment gérer son temps lors d’un projet.

Plutôt que de détailler les méthodologies, les concepts sociologiques, ou de réexpliquer en moins bien ce que de nombreux grands intellectuels ont longuement théorisé sur l’organisation du travail et la gestion du temps ces derniers siècles, je vous propose l’inverse : devenir un meilleur gâcheur de temps. Cela permettra de comprendre les erreurs courantes qui transforment un projet Salesforce en un véritable gouffre temporel. Mais avant de sombrer dans le chaos, voyons d'abord ce que signifie "gâcher son temps" de la manière la plus efficace à travers deux notions essentielles : l’organisation et l’optimisation du travail.

time is running out

L’art de la désorganisation

Pourquoi se fatiguer à s’organiser ? Laissez le projet s’organiser de lui-même, ou plutôt se désorganiser. Pas besoin de méthode de travail structurée : Agile, méthode en cascade, Scrum ? Laissez cela à ceux qui veulent paraître plus malins. Si vous voulez vraiment perdre du temps, ignorez les compétences de chacun et ne vous souciez pas de la disponibilité des ressources. Pourquoi planifier quand vous pouvez passer vos journées à éteindre des incendies ?

Assurez-vous de ne pas structurer les tâches de manière logique. Un peu de chaos dans la planification garantit que rien ne se déroulera comme prévu. Les périodes de travail intense suivies de longues périodes de flottement seront vos alliées pour maximiser la confusion.

Maîtriser l’inoptimisation du temps

Passons à l’étape suivante : comment éviter toute optimisation. Dans un projet où les exigences changent rapidement, ne vous embêtez surtout pas à revoir vos processus en cours de route. Pourquoi chercher à améliorer la productivité ou à réduire les efforts ? Ce serait bien trop facile.

Et surtout, n’anticipez jamais de contretemps. Restez rigide et refusez d’adapter votre planning en cas de problème. Laissez les imprévus s’accumuler jusqu’à ce qu’ils deviennent ingérables. Avec un peu de chance, tout finira par s’effondrer, ce qui vous assurera un gâchis de temps monumental.

Le guide du gâcheur de temps

Avec ce guide instructif et simple à lire, découvrez comment devenir un parfait gâcheur de temps en suivant ces 11 étapes... (à éviter absolument !)

1. Bâcler le cadrage

Pourquoi perdre du temps à clarifier les objectifs ou à réunir les personnes pertinentes ? Vous avez l’expérience, et au fond, vous savez déjà mieux que le client ce dont il a besoin. Allez-y au fil de l’eau, n’impliquez pas les experts, et au pire, découvrez les attentes du client tout au long du projet. Cela garantit de nombreux retours en arrière et des ajustements de dernière minute qui prendront un temps fou. Une excellente façon de prolonger indéfiniment la durée de votre projet.

2. Sous-estimer les délais

Assurez-vous de promettre des délais intenables. En sous-estimant la complexité des tâches et en minimisant les imprévus, vous pouvez être sûr de dépasser les deadlines. Pour rajouter au chaos, attribuez les tâches aléatoirement sans vous baser sur les compétences. Rien de tel pour fatiguer l'équipe et maintenir un projet qui traîne en longueur.

3. Ou surestimer les délais

Vous avez besoin de faire du chiffre, non ? Rajoutez donc du temps à toutes les actions demandées par le client. Cela ne peut qu’aider à ce que le projet s’éternise et que le client finisse par craquer. Après tout, un client qui claque la porte, c’est du temps de gagné pour les autres projets.

4. Réfléchir peu et vite

Le client n’est pas prêt à prendre une décision ? La personne qui détient la connaissance n’est pas disponible pour l’instant ? Qu’à cela ne tienne, imposez une décision structurante sans lui laisser le temps de réfléchir. Cette prise de décision pourra très probablement être reconsidérée en totalité d’ici la fin du projet. Qui a dit que gagner du temps ne permettait pas d’en perdre plus, finalement ?

5. Ne pas prioriser les tâches

Pourquoi prioriser quand on peut tout faire en même temps ? Mais quelle idée ! En ne classant pas les tâches par importance ou par logique technique (ergo, mettre la charrue avant les bœufs), vous multipliez les interruptions et les changements techniques. Cette approche assure une confusion maximale et une perte de temps totale, idéale pour prolonger la durée du projet.

6. Oublier la planification

Plongez directement dans le développement sans perdre de temps sur la planification. Plus vite c’est fait, plus vite on en finit avec tout ça. En négligeant cette étape, vous vous assurez de rencontrer de multiples imprévus qui ralentiront le projet. Vous pourrez alors passer des heures à résoudre des problèmes qui auraient pu être anticipés.

7. Omettre la communication

Gardez les informations pour vous et évitez les réunions d'équipe. L'absence de communication régulière garantit des malentendus et des erreurs qui nécessiteront des corrections coûteuses en temps. Et si la communication est forcée, multipliez les canaux écrits ou passez le plus possible par l’oral afin qu’il soit fastidieux de retrouver toute information. C'est le moyen parfait pour allonger les délais et complexifier inutilement le projet.

8. Ou, inversement, communiquer en excès

Il y a des doutes ? Un besoin de reformuler les besoins du client ? Reprenez un sujet avec le client ? Organisez des réunions à la chaîne en invitant le plus de personnes possible, cela donnera plus d’avis pertinents. Ce n’est pas comme si chacun avait d’autres tâches à faire. Ils pourront toujours les reporter à plus tard.

9. Négliger les tests et les revues

Les tests sont pour ceux qui doutent de leur configuration ! Livrez directement sans passer par des tests. Ainsi, vous vous assurez de découvrir des bugs critiques tardivement, ce qui nécessitera des corrections longues et fastidieuses. Un moyen infaillible de perdre du temps et de frustrer le client.

10. Ignorer les travaux entre différentes équipes

Pourquoi s’intéresser à ce que font les autres équipes ? Votre travail est fait, c’est ce qui compte. En ignorant les autres parties du projet (interfaces avec des outils externes, autres intégrateurs impliqués, etc.), vous assurez des interruptions interminables, car une équipe sera bloquée en attendant l'autre. Cette approche garantit une organisation inter-équipes exécrable et un rallongement des délais.

11. Ne jamais réajuster les plans

Une fois le plan établi, ne changez rien, même si le contexte évolue. Ayez confiance en votre première impression, c’est toujours la bonne. Refusez d'adapter les charges, les priorités ou les ressources, et regardez le projet se figer dans des tâches devenues obsolètes. Cette rigidité est la clé pour transformer un projet dynamique en un véritable supplice.

Conclusion

Si vous souhaitez transformer un projet Salesforce en un marathon dont le sol serait jonché de pièces de Lego, suivez ces conseils et regardez le temps vous filer entre les doigts. Toutefois, si vos intentions sont nobles et que votre objectif est de mener un projet à bien sans négliger le temps qui passe, évitez ces pièges et adoptez une approche structurée, opposée à ce guide, pour maximiser l'efficacité et garantir le succès du projet.

Le choix est entre vos mains.

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